SYNTHESE : L’utopie – confrontation
Thomas More, Utopie, XVIès.
Description (essai)
-Un lieu éloigné, isolé et protégé (île, remparts de protection), mais en rapport avec le reste du monde (commerce)
-Beauté, équilibre et harmonie de la ville décrite (lexique mélioratif)
Rabelais, Gargantua, XVIès. Extrait de roman, description
-Lieu décrit = abbaye de Thélème, lieu clos (mais pas décrit en tant qu’espace)
Voltaire, Candide, XVIIIès.
Extrait de conte philosophique, récit
-Un lieu éloigné et difficile d’accès (1er§)
Description des maisons : faste et abondance l. 3 : « bâtie comme un palais d’Europe » qui pourtant est désigné comme un « pauvre village » l. 20. Beauté du lieu : admiration de Candide et de Cacambo, qui observent et admirent ce village d’un œil étranger.
Schuiten, La Cité végétale, 2009
Dessin (extrait d’une BD)
Univers manifestement éloigné du nôtre, (rêve, science- fiction) : lieu irréel, fantaisiste, futuriste, onirique, poétique…
Loin des limites et des contraintes du réel, cette cité s’apparente à un lieu de tous les possibles, issu de l’imagination sans bornes de
l’architecte.
Pistes de confrontation
L’utopie est décrite comme :
°un lieu éloigné du nôtre.
Lieu poétique qui suscite envie et enthousiasme, qui « fait rêver ».
°un lieu idéal :
-dominé par le souci esthétique : recherche de la beauté
-Une ville bien pensée : déplacements facilités, souci hygiéniste (canaux, fleuve et eau), organisation des rues.
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Cité organisée, conçue en vue d’un idéal et d’une amélioration des conditions humaines.
L’urbanisme y est pensé pour être fonctionnel
Description d’une ville qui s’inscrit harmonieusement dans son rapport à la nature -dans le cadre spatial mais aussi dans la domestication de la nature (jardins)
La nature est évoquée mais uniquement à travers la chasse et le code de chevalerie.
Une nature généreuse et abondante (pierres précieuses)
Ce projet tente de concilier harmonieusement l’homme et la nature en proposant un nouveau lieu de vie respectueux de l’environnement, fondé sur une énergie propre et sur l’imitation des formes de vie naturelles. [1]
Un rapport privilégié avec la nature ?
Description des maisons : refus du privatif (tout le monde peut y entrer, on échange de maison tous les 10 ans)
Description d’une journée de travail : 6h pour la collectivité
Seule règle : « fais ce que voudras » : liberté comme règle de vie
-Extrême politesse et bienveillance des habitants (accueil chaleureux)
-Le gouvernement finance les hôtelleries : le bien-être de tous est considéré comme le bien commun.
Peu d’habitants sont représentés, mais on les voit à 2
=> harmonie sociale
Une société idéale :
Présentation des règles sociales propres à chaque utopie
Comment occuper son temps libre : chacun étudie : soit pour s’enrichir intellectuellement, soit pour apprendre un nouveau métier (ce qui sera utile à la communauté)
Les individus sont libres de sortir de l’abbaye (vers le mariage ou la vie de couple)
Mais c’est le groupe qui est présenté comme prévalent : « ils rivalisèrent d’efforts pour faire, tous, ce qu’ils voyaient faire plaisir à un seul »
Bien-être personnel : les voyageurs mangent à leur faim.
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Quelle place pour l’individu ?
La recherche du bonheur personnel : bien-être, harmonie avec le groupe, enrichissement intellectuel…
Oisiveté : jeux / musique mais pas de jeu de hasard
C’est le plaisir qui semble dominer les activités propres à l’abbaye : jeux / chasse / chant…
Musique / bonne odeur de cuisine : plaisir des sens.
Une place importante accordée au loisir et au plaisir
Recherche de l’autosuffisance (jardins)
La question de l’économie : 6h de travail suffisent, parce que tous travaillent : pas d’oisifs ni de privilégiés. Société équitable.
Aucune mention ni d’économie ni de travail –lieu aristocratique (« bien nés »)
Voltaire met l’accent d’abord sur la question des richesses : liste de pierres précieuses.
Mais il souligne la relativité des valeurs : les pierres précieuses et l’or sont considérés comme des « cailloux » l. 18
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La question économique
Pas de charge critique
Critique de la religion
Lexique mélioratif en abondance : critique sous-jacente ? charge critique ? Optimisme excessif ?
Chimère ? Représentation trop naïve et irréalisable ?
Limites et critiques de l’idéal représenté
[1] Luc Schuiten crée le concept d’« archiborescence » (contraction des termes « architecture » et « arborescence ») pour désigner ces constructions qui tirent leurs matériaux d’organismes vivants afin de régénérer l’atmosphère. Un tel projet répond donc à un certain nombre de problèmes très actuels comme la surpopulation, la pollution, l’épuisement des ressources, la négation de la nature...